Programme

Le changement que nous prônons est celui que désirent les sénégalais. Les Sénégalais veulent vivre les valeurs de « Moom Sa Bopp et de Mënël Sa Bopp »(Autonomie et  Liberté) dans leur communauté et rompre avec le socialisme et les approches socialisantes. Nous avons pris l’engagement de les aider à réaliser ce changement avec des outils appropriés.

Dr. Abdourahmane SARR

Nous du MRLD, sommes convaincus que le développement du Sénégal se fera par les communautés de base dans des valeurs d’autonomie et de liberté (Moom Sa Bopp/Mënël Sa Bopp) et non de la main tendue. Ce, par des économies locales dynamiques car dotées de tous les leviers de gestion économique, y compris monétaires appropriés, permettant aux citoyens de satisfaire leurs besoins eux-mêmes par l’emploi et les activités économiques (agriculture, élevage, pêche, artisanat, etc…) et de donner un contenu véritable à l’idéal de la décentralisation. Une décentralisation qui favorise la prise de responsabilité individuelle et communautaire et la libre solidarité entre communautés stimulées par un état central qui devra se dessaisir pour se concentrer sur les questions véritablement nationales et de service public. (voir charte dans la rubrique ressources).

Les grandes villes du Sénégal, telles que Dakar, Thiès, Saint-Louis, Kaolack, Ziguinchor, pour ne citer que celles-là, polarisatrices des communautés de base dans leurs périmètres devraient pouvoir avec l’accompagnement nécessaire, déclencher un processus de développement à la base, pour une autonomie économique locale et une paix sociale dans la solidarité nationale. Il s’agira de faire en sorte qu’il y’ait assez d’argent disponible par un accès au crédit facilité qui va circuler dans des Cité-régions aux activités économiques largement complémentaires. Ces villes épicentre des Cité-régions et ceux qui en ont la charge ont un défi de développement local à relever et c’est possible. Nous ferons de ces villes des épicentres de Cité-régions institutionnalisées.

Au vu du Diagnostic que nous avons fait,  le programme de changement que nous pronons vise à faire en sorte que les populations sénégalaises aient les moyens de résoudre leurs problèmes par elles-mêmes là où elles vivent et à accélérer la croissance nationale par la base. Pour cela nous avons des solutions spécifiques qui dans l’ordre vont:

  1. Stimuler l’emploi et les activités économiques dans les grandes villes du Sénégal qui polarisent les communautés de base dans leur périmètre. Il s’ agira de faire en sorte que les populations de ces villes aient l’argent qui leur faut pour acheter ce dont elles  ont besoin en produisant pour vendre là où elles vivent ou exporter hors de la communauté et pouvoir ainsi financer leurs besoins locaux.
  2.  Permettre aux citoyens de contribuer aux ressources locales pour satisfaire les besoins en biens et services publics (éducation, santé, eau, infrastructure de base) et d’effectuer un contrôle citoyen effectif sur les ressources budgétaires locales et la gouvernance des établissements publics dans santé ét d’éducation.
  3.  Créer les conditions qui permettront de moderniser notre capital immobilier, d’investir dans l’habitat privé, et d équiper les secteurs de la pêche, de l’artisanat, et des PME/PMI du secteur informel afi d’augmenter leur niveau de production, leur productivité, et donc leurs revenus.
  4.  Entamer par une réforme foncière et un aménagement du territoire consensuels une transition d’une agriculture de subsistance à une agriculture marchande car plus spécialisée et plus productive avec les villes épicentres comme débouchées complémentaires à l’exportation étrangère. Donner un revenu minimum garanti aux ruraux.
  5. Permettre aux Sénégalais de l’extérieur d’avoir une retraite localement financée et de réduire et/ou de ne plus envoyer d’argent à leurs familles restées au pays qui seront durablement prises en charge. Leur permettre de rentrer au pays.

Quel est votre programme capable d’atteindre ces objectifs?

 

Pour que l’emploi et les activités économiques soient stimulés dans une ville et ses alentours et qu’il y ait de l’argent qui circule, il faut :

(i) Soit un accès au crédit facilité qui injecte de l’argent qui reste dans la ville mais sans restriction de sortie dans un contexte de stabilite des prix

(ii) Soit l’exportation ou l’endettement extérieurs  qui injectent de l’argent dans la ville.

La faible compétitivité du Sénégal vis-à-vis de ses concurrents étrangers limite les capacités d’exportation et l’endettement extérieur ne nous a jusqu’à présent pas permis d’accélérer la croissance.

Il nous faut donc faciliter l’accès au crédit localement et faire en sorte que cet argent reste dans nos villes bien que sans restriction de sortie. L’accès au crédit est difficile pour plusieurs raisons dans nos villes :

  1. Les problèmes de garanties
  2.  Le coût élevé du crédit
  3. La faible bancarisation des populations peu éduquées qui préfèrent échanger avec des billets ce qui ne permet pas aux banques d’observer la viabilité des activités économiques des demandeurs de crédit. Les populations se font crédit entre elles par le biais de tontines ;
  4. Enfin les PME/PMI ne disposent pas d’informations comptables fiables sur leurs activités pour accéder au crédit bancaire mais se font crédit entre elles par confiance mutuelle et interdépendance.

L’introduction d’un moyen d’échange par lequel l’accès au crédit peut être facilité permettra de surmonter ces obstacles. Il s’agit d’une monnaie complémentaire non concurrente au FCFA mais échangeable en FCFA à tout moment.

Il s’agira d’une monnaie nationale complémentaire au FCFA qui sera injectée dans les localités choisies préalablement par le biais d’une Société Fiduciaire d’Appui au Développement Local (La-SOFADEL). Les citoyens achèteraient cette monnaie locale qui sera acceptée comme moyen d’échange dans la communauté car toute personne qui la reçoit peut l’échanger en FCFA si elle le désire à la SOFADEL ou chez les institutions financières ou commerces partenaires. Si cette monnaie reste dans la communauté bien que n’ayant aucune restriction de sortie, les FCFA qui ont servi à acheter cette monnaie seront détenus par la SOFADEL et pourront être investis dans ou hors de la communauté pour couvrir les frais de l’institution,  donner des bonus aux clients qui utilisent la monnaie locale, et financer la modernisation des secteurs productifs et infrastructures génératrices de revenus. Si la monnaie locale complémentaire a de fortes chances de recirculer dans la communauté et/ou de ne pas se traduire en des pertes de FCFA détenus par la SOFADEL, en l’achetant, les citoyens donnent la possibilité à la SOFADEL de prendre le risque de faire des prêts en cette monnaie pour le compte des entreprises membres. Ces prêts équivaudront à des crédits des entreprises aux membres et entre elles et sous la forme préférée (bons d’échange sécurisés, unités électroniques d’échange etc…). Les populations pourront ainsi financer leurs besoins ainsi que ceux de la communauté en cette monnaie locale. Elles pourront développer leurs affaires en recrutant plus de personnes (création d’emplois) et/ou créer de nouvelles opportunités d’affaires, ce qui leur donnera les moyens de payer davantage d’impôts et de permettre à la communauté de financer les besoins en biens et services publics. Les monnaies complémentaires existent sous différentes formes dans plusieurs pays développés et notre modèle institutionnalisé à grande échelle (d’une Cité-Région), et leur agrégation au niveau du pays a le potentiel de contribuer au développement de nos communautés de base.

 

Lorsque l’emploi et les activités économiques locales des villes épicentres seront stimulés par un accès au crédit facilité, la demande urbaine bénéficiera aux paysans, pêcheurs, éleveurs, qui travaillent dans les communautés de base polarisées par les villes épicentres des Cité-Régions. Les paysans, pêcheurs, et éleveurs pourront ainsi davantage se spécialiser car pouvant compter sur des revenus monétaires qui pourront leur permettre de se procurer les autres biens et services dont ils ont besoin en ville. Les  marchés hebdomadaires (Louma), qui sont la somme d’offres et de demandes journalières insuffisantes pour justifier des marchés locaux plus fréquents, seront aussi choses du passé car la demande et l’offre seront suffisantes en permanence en ville.

La société fiduciaire d’appui au développement local qui va opérer dans chacune des Cité-Régions, utilisera les FCFA qui sont par devers elle pour financer l’équipement et les infrastructures par divers canaux. Les FCFA détenus par la SOFADEL peuvent être utilisés pour moderniser les marchés des grandes villes. La SOFADeL pourra accroitre la productivité des secteurs agricoles, de l’élevage, de la pêche etc… en finançant le crédit-bail d’équipements et leur permettre de moderniser leurs opérations en partenariat avec les institutions financières. L’accès au crédit facilité permettra aux PMEs quel que soit leur secteur d’activité de se moderniser et de se formaliser dès lors qu’elles participent à renforcer la SOFADEL dans leur localité car la part des uns et des autres à l’accès au financement sera leur contribution relative dans les FCFA détenus par la SOFADEL. Pour justifier l’accès au crédit, il suffira juste d’acheter la monnaie complémentaire et de l’utiliser dans ses transactions de tous les jours et la comptabilité de la contribution nette relative de chacun aux FCFA disponibles sera tenue par la SOFADEL. Les Sénégalais de l’extérieur du fait de leurs envois à leurs familles qui recevront l’argent envoyé en monnaie locale auront des actions dans les grandes infrastructures économiques financées par la SOFADEL dans les villes où vivent leurs familles ce qui leur permettra dans le futur de ne plus envoyer d’argent et/ou d’avoir une retraite à leur retour au pays.

La monnaie complémentaire n’est rien d’autre qu’un moyen d’échange comme le chèque ou la carte de paiement (mais n’est pas un moyen de paiement au sens de la loi)) dans une économie où les populations veulent leur moyen d’échange sous une forme papier car non alphabétisées. Le jour où ces populations seront bancarisées ce même moyen d’échange sera aussi invisible (bien qu’ayant une valeur en FCFA) qu’une carte de paiement ou un chéquier ou une monnaie électronique de type mobile. Nous l’avons déjà sous forme electronique accessible chez des distributeurs

Voir la Rubrique « Points Structurants du Programme »

autour de la centralité de la question monétaire.